Chaque année, le scénario se répète. Ce qui inquiète le plus dans sa répétition, c’est qu’il s’amplifie. De plus en plus de régions sont touchées par un manque d’eau, et ce, bien avant la période estivale. L’état des nappes d’eau souterraines inquiète de par leur niveau bas. Face au constat, les collectivités sont nombreuses à prendre le sujet au sérieux comme la mairie de Châtellerault qui a décidé de récupérer l’eau de sa piscine pour arroser les espaces verts ou encore la mairie de Grigny qui a œuvré pour que l’enseigne Coca-Cola cesse de prélever l’eau de la nappe par exemple.

L’eau est donc devenue une denrée inestimable. Elle l’est d’autant plus dans le monde agricole. 

Ressource indispensable dans le secteur, il existe pourtant des actions à mettre en place pour une agriculture économe en eau. Autant de pratiques à mettre en œuvre d’ores et déjà pour accroître son efficacité d’utilisation en eau en tant qu’agriculteur. Gros plan sur les pratiques agricoles les plus économes en eau.

Eau et agriculture : le bon système d’irrigation

Pour moins subir les périodes de sécheresse, la première chose à faire est d’utiliser un système d’irrigation capable de fournir de l’eau de manière économe. L’idée consiste à opter pour un dispositif qui pilote et irrigue les parcelles agricoles de manière efficace, à des points très précis sur le sol, de telle sorte de réduire à minima la perte par évaporation. Pour cela, il convient de se munir d’outils performants comme un tensiomètre à eau ou électrique, une chambre de pression. Si le tensiomètre permet d’apprécier le taux d’humidité dans le sol, la chambre de pression, elle, permet de mesurer avec une grande précision le potentiel hydrique d’une plante. Deux outils qui, combinés l’un à l’autre, permet de déterminer en temps réel les besoins et, d’adapter les besoins en irrigation. Des appareils connectés qui peuvent être combinés aux données météorologiques pour en accroître l’efficacité. 

Surveillance de l’humidité du sol, système d’irrigation localisé, capteurs et logiciels sont autant d’outils indispensables pour tous les agriculteurs faisant le choix d’une activité agricole plus économe en eau. 

Eau et agriculture : la réutilisation de l’eau

En tant qu’agriculteur, se tourner vers des pratiques agricoles économes en eau au sein de l’exploitation présente des avantages significatifs. Et pour cause, la pression sur la ressource en eau ne fera que s’accroître, dès lors pour poursuivre son activité, il faudra mettre en place des actions concrètes. Autant les mettre en place le plus tôt. En marge d’un système d’irrigation performant, il devient plus que nécessaire de récupérer l’eau de pluie, de la stocker dans de bonnes conditions pour qu’elle puisse être utilisée ultérieurement. Autrefois mise en place dans les régions au climat sec, elle trouve son utilité dans toutes les régions de la métropole. D’autant que la mise en œuvre est simple. Elle consiste à mettre en place un système de collecte au bas des toits des bâtiments. Une autre option est possible en modifiant le système d’irrigation de telle sorte à ce que l’eau de pluie y soit directement collectée et utilisée. 

L’eau de pluie est une ressource sur laquelle le secteur agricole peut compter. Les dispositifs pour la récupérer étant simples dans leur mise en œuvre, il serait dommage de ne pas l’exploiter. Par extension, il est possible d’aller encore plus loin en installant un système de recyclage des eaux usées pour l’irrigation.

Eau et agriculture : les parasites et les maladies

Si les précédentes solutions permettent d’accroître l’efficacité de l’eau au sein des exploitations agricoles, le fait de détecter au plus tôt les parasites et les maladies en est une autre. Et cela peut aller bien au-delà. Pour faciliter le développement des cultures, la diversification est de mise autant pour limiter les parasites et les maladies que pour économiser la consommation en eau. S’inscrire dans une telle démarche demande donc de repenser sa filière en y intégrant la nature. Le fait de végétaliser les sols, de créer des corridors permet de capitaliser son exploitation. D’un côté, la végétation diversifiée favorise le développement de la biodiversité, des auxiliaires de culture et par voie de conséquence assurent directement la lutte biologique et d’un autre, les plantes permettent au sol d’être moins sec.  

Rien de tel que d’accompagner cette complexité en favorisant la biodiversité au sein de l’exploitation. En réaménageant l’exploitation en créant une prairie, des haies, des jachères fleuries, des bosquets et des zones arborées c’est tout un écosystème qui renait. Tout un cortège d’auxiliaires qui viennent lutter contre les parasites et réduire le risque de développement de maladie tout en accroissant la fertilité des sols et les économies d’eau. Pour maximiser les régulations naturelles, pourquoi ne pas s’allier entre agriculteurs en faisant intervenir les poules, en installant des ruches ? L’avenir de l’exploitation monospécifique n’est plus, l’heure est au retour de la nature et à la diversification.